Ce témoignage de malade de Lyme a été récolté par l'association "Le droit de guérir". Les dégâts et souffrances causés par cette maladie ne peuvent plus être niés.
Si vous êtes vous même malade et que vous souhaitez témoigner à votre tour, rendez-vous à l'adresse http://temoignages.ledroitdeguerir.com/formulaire.php.



Ludovie S. (01)

En errance médicale pendant 3 ans



Trois années de souffrance, doublée de l'incompréhension du corps médical.
Trois années de fatigue extrême, de douleurs musculaires, d'infections à répétition. Pour m'entendre dire par les médecins, au mieux qu'ils ne comprennent pas, au pire que c'est dans ma tête.
J'ai fini, au bout de 2 ans, par penser que, peut-être, c'était vrai, que je ne voulais pas me l'avouer, que sûrement je devais être une dépressive qui s'ignorait. Tenter cette prise en charge psychologique (thérapie et médicaments) n'a strictement rien changé à mon état de santé, qui se dégradait de jour en jour.
Quand j'ai commencé à avoir des difficultés respiratoires et que des intolérances alimentaires subites sont apparues, je me suis sentie perdue... Je n'étais plus capable de travailler, je ne savais pas si j'allais pouvoir m'en sortir un jour.
Et puis, miracle du bouche à oreille, la sophrologue qui me suivait pour m'aider à gérer les douleurs et la fatigue m'aiguille vers un médecin qui aurait réussi à sortir de l'ornière une de ses connaissances ayant les mêmes symptômes que moi. A ce stade, je ne sais pas ce que ce médecin a diagnostiqué à la personne en question, ni ce qu'il lui a proposé comme traitement.
Mais bien sûr je le contacte : enfin un espoir ! Lorsque je l'appelle, il me dit qu'il est débordé, qu'il me faudrait attendre des mois un RDV, et me dirige vers une de ses collègues qui peut me recevoir plus tôt. Je n'hésite pas. Lorsque j'entends les questions qu'elle me pose (piqûres de tique ? milieu randonneur ou chasseur ? travail avec des animaux ?), je ne comprends pas. Lorsqu'elle m'annonce qu'elle me propose un traitement antibiotique, je comprends encore moins.
Je sors sonnée de cette consultation : j'ai fait à deux reprises au moins le test Elisa, qui s'est révélé négatif à chaque fois. Et j'aurais quand même au moins une maladie infectieuse type maladie de Lyme ? Je ne me pose pas plus de questions, et entame le traitement antibio.
Mon dieu !!!! Je n'aurais jamais cru cela possible ! autant la cure est difficile et aggrave les symptômes (à tel point que je l'interromprai quelques jours avant la fin), autant les effets se font ensuite sentir de manière incroyable : j'ai l'impression de me retrouver, de retrouver ma vie.
Petit à petit, et suite à d'autres cures d'antibiotiques, je remonte la pente. Je me souviens de tous ceux, médecins ou non, qui me regardaient tousser comme une tuberculeuse en pensant que j'étais dépressive... Bref, je reprends le cours de ma vie, le travail en créant ma micro-entreprise, je déménage, j'ai un deuxième enfant. La vie quoi !!!
Et puis suite à une infection virale et à l'accumulation de courtes nuits avec bébé, je retombe malade. Des symptômes que je n'avais pas connus la première fois apparaissent : troubles neurologiques avec perte de sensation, mouvements involontaires, douleurs articulaires extrêmes, troubles cardiaques, sensations de brûlure dans tous le corps, troubles de la concentration et de la mémoire, etc etc etc.
Comment décrire cette sensation d'être rongée de l'intérieur, détruite à petit feu, inexorablement ?
Comment décrire cet épuisement intense qui vous cloue, vous crucifie ?
Comment décrire ces malaises qui vous saisissent, tête qui tourne, cœur qui s'emballe, parfois seulement quand vous tentez de vous lever, et dont vous mettez des jours, voire des semaines à vous remettre ?
Comment décrire ces douleurs insupportables qui vous saccagent le corps ?
Face à tout cela, même incompréhension du corps médical. Mais moi je comprends assez vite ce qui m'arrive : je rechute !
Aujourd'hui, après deux nouvelles piqûres de tiques qui ont encore aggravé mes symptômes, j'essaie de remonter à nouveau la pente ; cela semble plus difficile que la première fois.
Mais je sais désormais que je ne suis pas seule, que nous sommes des milliers, victimes de ces infections "inapparentes", que la plupart des médecins ne savent ni diagnostiquer, ni soigner.
Je sais que nous sommes des précurseurs, je fais des recherches, lis, me documente sur ce sujet grâce à la communauté de malades qui se fédèrent autour des associations comme Le Droit de guérir.
Il faudra que les autorités de santé et le corps médical ouvrent les yeux et surtout ÉCOUTENT les malades : non, vous ne pouvez pas nous rejeter parce que vous ne nous comprenez pas. Non, vous ne pouvez pas nous considérer comme une secte parce que nous nous rassemblons pour être entendus.
Non, vous ne pouvez pas continuer à nous ignorer et à ignorer nos pathologies !



Ce qui fait du bien

Dès que mon état me le permet, bouger très tranquillement, à mon rythme, et régulièrement, me fait du bien. Par contre tenter de dépasser mon "quota" d'énergie, par exemple en faisant du sport ou en tentant d'être active "normalement", ou simplement chercher à marcher un peu quand je suis trop épuisée, est catastrophique, et je mets des semaines à m'en remettre.
L'enzyme "serrapeptase" m'a fait un bien fou pour les troubles cognitifs. La plante "harpagophytum" est d'une grande aide contre les douleurs articulaires et les sensations d'inflammation dans tout le corps. Les vitamines C et D et la propolis, le thym et le miel m'aident à lutter contre les infections à répétition, tout comme des cures d'échinacée et de Q10.
Le régime sans gluten et sans produits issus du lait de vache m'aide beaucoup aussi : depuis ce régime, plus de sinusite chronique ni de problèmes respiratoires. Les huiles essentielles anti-infectieuses, anti-virales et anti-fongiques ont fait régresser de nombreux symptômes. Prendre l'air est toujours bénéfique, même si je ne bouge pas.
La médecine chinoise m'aide aussi pour les douleurs notamment, et les pertes de sensation aussi.
Difficile de faire le tour de tout dans ces pathologies si invalidantes et si complexes !!! Courage à tous ceux qui doivent les affronter, adultes comme enfants, et à tous les autres malades, qui souffrent d'autres pathologies parfois incurables.