Ce témoignage de malade de Lyme a été récolté par l'association "Le droit de guérir". Les dégâts et souffrances causés par cette maladie ne peuvent plus être niés.
Si vous êtes vous même malade et que vous souhaitez témoigner à votre tour, rendez-vous à l'adresse http://temoignages.ledroitdeguerir.com/formulaire.php.



roy f. (63)

En errance médicale pendant 16 ans



Lyme a bouleversé ma vie au point de perdre mon identité. La souffrance a fait de moi quelqu’un d’autre, une espèce de vieillard prématuré qui ne peux avancer sans se plaindre.Je ne sais pas comment c’est arrivé et pourquoi. Un jour on se réveille prisonnier de la douleur, n’ayant pour maître que la torture. Elle vous nargue de son insolence et se rit de ce que vous étiez .
On m'a dit qu’elle serait ma compagne pour l’éternité, fidèle et capricieuse .Triste rencontre pour quelqu'un qui ne souhaitait que le bien à autrui. Je ne contrôle plus mon ressenti, mes émotions, mes pensées, mon corps. Je me perds dans l’angoisse, la moindre tâche me parait insurmontable, tout devient confus, insipide et sans aucun sens. Le ’handicap est à son comble quand la douleur atteint les limites du supportable.
Lyme m’a volé ma joie de vivre, vampirisé mon énergie, me laissant sans armes et vulnérable dans ce monde où les gens se font la guerre.Je n’arrive plus à me souvenir d’un corps sans douleurs, aux temps où il respirait le bien être.
Le corps ne répond plus que par la douleur, celle-ci dominant toutes les autres sensations, et ce qui me terrifie le plus, c’est quand celle-ci s’empare de mon âme, et l’enchaîne sur le poteau des supplices, jusqu’à réduire à néant mon imaginaire et décimer ma créativité, faisant de moi son esclave pour l éternité.
Dans mes loisirs j’ai une passion qui agit comme une drogue dure, pour évacuer le négatif et se vider la tête, pour enfin se sentir libre. Ce handicap forgé par la maladie, me prive aujourd’hui d’assouvir cette passion ,e t je me sens diminué.
Lutant contre la souffrance que la douleur inflige, mes pensées sont consternantes, presque morbides. Dans un vide indescriptible, on prie et supplie pour que cesse ce calvaire. Dans cette situation d’impuissance, la douleur inhibe le contrôle des pensées qui deviennent alors toutes négatives.
Je crois que le pire dans tout ça, c’est de souffrir en silence dans un mal qu’on ne voit pas, invisible pour l’entourage qui ne peut comprendre s’il ne voit pas .Rares, et seuls les plus sensibles, les plus empathiques peuvent la palper, la jauger, la cerner, mais c’est tout. Même la médecine qui a bien voulu ôter ses œillères ; se plie à l’évidence de son incapacité face à l’ampleur de ce mystérieux , qui nous broie jour après jour et sans fin. Un sentiment d'admiration me submerge souvent ,au regard des prouesses des handicapés aux jeux olympiques, faisant un pied de nez à la vie. Mais comment leur dire que je suis comme un oiseau qui vole avec sa cage.
je n’arrive plus à me projeter dans un avenir proche ou lointain ; Un millier de tambours jouant une cacophonie dans un épais brouillard, ne veut plus sortir de ma tête. Que vais-je devenir ?



Ce qui fait du bien

l'arrêt du gluten , des produits laitier et des sucres ainsi qu'une alimentation équilibré et bio ont diminués les douleurs intestinales.