Ce témoignage de malade de Lyme a été récolté par l'association "Le droit de guérir". Les dégâts et souffrances causés par cette maladie ne peuvent plus être niés.
Si vous êtes vous même malade et que vous souhaitez témoigner à votre tour, rendez-vous à l'adresse http://temoignages.ledroitdeguerir.com/formulaire.php.



Marie S. (77)

En errance médicale pendant 0 an



Bonjour à tous, Je m’appelle Marie, je suis la sœur jumelle d’Aurore, qui est atteinte de la maladie de Lyme et que je représente aujourd’hui. Aurore était une jeune active, aimant son travail et avec toute la vie devant elle. Mais, sa vie s’est arrêtée en 2013 il y a 4 ans, ses symptômes ont commencé à apparaitre et nous avons découvert ce qu’était l’envers du décor du monde médical. Elle commençait à avoir ses premiers vomissements quotidiens et malaises, sans parler de la fatigue chronique, le cœur qui déraille en permanence, les douleurs dans tout le corps, et j’en passe.
Trouver la cause de ses maux s’est révélé être hors de portée. Nous idéalisions le système médical sans le connaitre. Son parcours a été chaotique, comme la plupart des malades en attente de diagnostic. Elle avait été testée avec le ELISA dans notre laboratoire de ville, qui est revenu négatif, nous avons écarté la piste du Lyme et poursuivi ce parcours infernal… Elle a dû arrêter de travailler, et il y a un an, son médecin a eu la bonne idée, après avoir vu aux informations le scandale lié à la maladie de lyme, de faire la sérologie western blot et elisa dans un autre labo, ce qui est venu confirmer son diagnostic.
Trop de temps perdu et de souffrances à cause de tests non fiables, aujourd’hui elle irait peut-être déjà mieux..
Mais en découvrant les réalités sur la maladie de lyme, nous ne sommes toujours pas au bout de nos peines. Il nous faut trouver le traitement adapté à ses symptômes, ses co-infections.
Combien de fois on l’a jugé sur les apparences, en remettant en cause sa douleur, sa parole, son intégrité.
C’est grâce à des actions médiatisées comme celle que Matthias a mené avec sa grève de la faim, qu’Aurore est sortie de son errance médicale. Alors, en ce jour où l’on enterre le déni de la maladie de Lyme, je souhaite que les pouvoirs publics prennent enfin ce fléau à sa juste mesure. L’avenir est incertain pour tellement de malades, sans parler de ceux qui ne sont pas encore diagnostiqués. Il est grand temps d’agir et de mettre toutes les chances de notre côté pour limiter les dégâts déjà causés.
Pour les médecins, merci à ceux qui sont au front et qui ne baissent pas les bras pour les malades, vous êtes nos piliers. Notre reconnaissance est grande.
Pour les autres, vous qui avez fait le serment d’Hippocrate par lequel vous avez juré de protéger les personnes affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou dignité. Vous qui avez prêté serment de tout faire pour soulager les souffrances ? Aujourd’hui prenez conscience des douleurs des malades. Il est temps d’agir et déployer les moyens pour soulager les maux. Les malades vivent au jour le jour, c’est pour grand nombre d’entre eux, de la survie. Je vous souhaite de traiter chaque patient comme si c’était un membre de votre famille.
Pour les malades, gardez espoir, vous êtes les guerriers de ce siècle. Le but de votre combat ne peut manquer car c’est l’espoir de la guérison. Je vous admire et suis de tout cœur avec vous.
Pour ma sœur, tu es mon exemple de courage face à la douleur, cette épreuve difficile t’embellie, et tu as développé abnégation et résignation. Voir la souffrance dans tes yeux au quotidien et être impuissante face à l’ampleur de la catastrophe, ça me donne juste envie de déplacer des montagnes.
Alors, ne lâchez rien, nous on ne lâchera rien !