Ce témoignage de malade de Lyme a été récolté par l'association "Le droit de guérir". Les dégâts et souffrances causés par cette maladie ne peuvent plus être niés.
Si vous êtes vous même malade et que vous souhaitez témoigner à votre tour, rendez-vous à l'adresse http://temoignages.ledroitdeguerir.com/formulaire.php.



annaway (69)

En errance médicale pendant 26 ans



J'ai toujours eu des symptômes. Jamais crue, ni par ma famille, ni par le corps médical : "chochotte" "maladie imaginaire" "hypocondriaque" simulatrice" "c'est dans la tête". Le déni médical et familial m'a fait passer moi-même de longues années dans le déni, je pensais qu'il était normal que j'ai autant de problèmes de santé et que je devais juste souffrir en silence. On m'a ainsi persuadée que c'était "psy". Pendant des années, j'étais tout de même très active, pleine de vie, passionnée par les arts et les travaux manuels, la cuisine, mes études, les sciences ; grande adepte de la danse, des arts martiaux, des randos en montagne. J'étais créative, active, avec une super vie sociale, jobs d'été, voyages à l'étranger. Mais depuis petite, plus je grandissais, plus mes problèmes de santé devenaient importants et handicapants. Depuis quatre ans, je ne peux plus nier car mon état de santé est devenu trop gave. J'ai poussé pour qu'on cherche ce que j'avais, mais 95% des médecins croisés n'ont pas cherché à me soigner, ont fait preuve de condescendance, de mépris, et m'ont orientée vers la case psychiatrie. Ajd, à 27 ans, j'ai tout perdu, arrêt des études, travail, passions, vie sociale, je suis aujourd'hui grabataire. Je ne peux plus me déplacer, plus d'une centaine de symptômes. J'ai fini par entendre parler de la maladie de Lyme ; je suis suivie par un spécialiste depuis un an, la première fois de ma vie que je rencontre un médecin à l'écoute et humble. Et surtout qui cherche à me soigner. Je suis sdf, je dois survivre à la maladie, survivre aussi "administrativement/logistiquement parlant". Sans mes amis qui me font à manger, qui me font mes courses, qui m'hébergent et m'aident dans le quotidien je serais à la rue. J'ai une assistante sociale, mes les institutions mettent des bâtons dans les roues et m'enfoncent davantage dans ma situation précaire.



Ce qui fait du bien

- Ce qui l'aggrave : tous les stimulis (plus il y a de stimuli, plus mon état s'aggrave), donc plus il y a de mouvement, de lumière, de bruits, etc ; certains aliments (café, alcool, sucre, thé, etc) ; les insomnies entraînent les paralysies ; plus il y a de stress, plus je dois puiser, faire des efforts cognitifs, plus les symptômes sont forts. Les antibiotiques ont toujours eu tendance à aggraver. Les chélateurs également (mais mon intestin est poreux).
- Ce qui m'améliore : les injections quotidiennes d'immunoglobuline (moins de paralysies, plus de pertes de cheveux, légèrement plus d'énergie et de "force mentale") ; l'alimentation (alimentation drastique sans gluten, produits laitiers, café, sucre, etc) ; traitement complexe et drastique avec une naturopathe ; cortisone + anti-histaminiques me permettent de pouvoir trouver le sommeil, et de baisser légèrement les inflammations ; m'éloigner des personnes toxiques, être à l'écoute de mon corps, de mes besoins, de mes limites ; être bien entouré, ça aide beaucoup ; tous les jours, relaxation, cohérence cardiaque, pleine conscience (méditations guidées sur youtube par ex), ça soulage un peu ; parfois, les jours "où je peux" physiquement, les bains brûants avec du sel d'epsom (pas toujours possible en fonction de mes pbms de circulation et de la fatigue) ; massages aux huiles sur le corps (lavande, arnica, gaulthérie, millepertuis).